Histoire de Lyon

L'Antiquité et le Moyen Âge

Du 1er siècle av. J.-C au 10e siècle
Salle 2 et 3 de l'ancienne muséographie de 2009. 

Dans l'Antiquité, le site de Lyon en rassemble plusieurs : Lugdunum, la colonie romaine, sur la colline de Fourvière, Condate la ville gauloise au pied de la Croix-Rousse, Canabae, un quartier d'entrepôts dans la presqu'île, Vesia, un important foyer urbain gallo-romain situé au nord-ouest (Vaise).

A la fin de l'Antiquité, quand l'empire romain décline, la ville se resserre en bord de Saône : c'est là qu'au 4e siècle un nouveau pouvoir émerge, celui l’Église.

Jusqu’au 9e siècle, la ville demeure groupée en rive droite de la Saône, avec des ilots d'habitation épars sur les collines et une étroite bande en rive gauche.


Les martyrs

Aux débuts du christianisme, les chrétiens qui refusent de rendre un culte à l’Empereur sont périodiquement persécutés par le pouvoir impérial romain. En 177, parmi les 48 martyrs lyonnais, deux figures se détachent : Blandine et Pothin.

Le Moyen Âge

Du 11e au 15e siècles
Salles 4 et 5 de l'ancienne muséographie de 2009. 

Au Moyen Âge, le pouvoir religieux est considérable. En rive droite de la Saône, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste et ses églises associées constituent le cœur de la ville : elles se dressent au centre d'une enceinte fortifiée avec le palais épiscopal, les prisons, le cloître et des maisons de chanoines. Au nord, autour de Saint-Paul, se développe un quartier d'artisans et de commerçants. Il n'y a qu'un pont : le pont de pierre sur la Saône en face de Saint-Nizier.

Au 13e siècle, la presqu'île se développe avec l'implantation de nouveaux ordres religieux... et la construction du premier pont sur le Rhône (à l’emplacement de l’actuel pont de la Guillotière) ! La rue mercière, artère marchande, relie les deux ponts.


La grande peste

Les Lyonnais vivent au rythme du calendrier religieux et des foires. L'essor démographique du 13e siècle est brutalement arrêté en 1348 par la Grande Peste qui décime un tiers des citadins.

La Renaissance

Les 15e et 16e siècles
Salles 6 à 9 de l'ancienne muséographie de 2009.

Au 16e siècle, la ville se densifie : les quartiers Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Georges se peuplent d'étroites maisons hautes qui gagnent le bas des coteaux de Fourvière. En presqu'île, l'habitat autour de Saint-Nizier se concentre. A l'extérieur, les faubourgs de Vaise, la Croix-Rousse et la Guillotière se développent aux points de passage.

En 1562, lors des guerres de religion, le Baron des adrets, qui gouverne temporairement la ville, fait abattre les murs de plusieurs monastères, ouvrir les enceintes de Saint-Paul et Saint-Jean, percer des rues de dégagement (entre Bellecour et les fleuves notamment) et des places : Confort et Cordeliers... Un urbanisme à l'emporte-pièce mais efficace !


Les foires

Depuis le 15e siècle, la ville a obtenu du roi d'organiser 4 foires annuelles. Elles rassemblent chacune jusqu'à 6 000 marchands. L'échange des marchandises est suivi par la foire du change, système de crédit : en se développant, il fait de Lyon une des principales places bancaires du royaume.

Le 17e siècle

1600-1699
Salles 10 à 14 de l'ancienne muséographie de 2009.

Au 17e siècle, les classes les plus aisées s'installent désormais autour de la place Bellecour dans les terrains vendus par les ordres religieux, principaux propriétaires de la presqu'île

Si les couvents se multiplient, on construit aussi d'importants édifices publics comme la première loge du change à Saint-Jean ou l’hôpital de la charité. La plus importante réalisation est sans contexte l'hôtel de ville. Construit sur la place des Terreaux par Simon Maupin en 1646, il abritera désormais le consulat qui gère la ville depuis 1595. Une exaltation du pouvoir local... précisément au siècle où le roi renforce sa tutelle sur la ville.


La grande Fabrique de soie lyonnaise 

Réglementée par Jean-Baptiste Colbert, elle se compose de l'ensemble des marchands, des tisserands et leurs ateliers familiaux, et des artisans de tous les autres métiers de la soierie.

Le 18e siècle

1700-1799
Salles 15 à 18 de l'ancienne muséographie de 2009.

Au 18e siècle, la ville poursuit sa densification. En presqu'île, des clos religieux sont vendus et lotis, et de nouveaux immeubles apparaissent. Le grand architecte du siècle est Jacques-Germain Soufflot. A son actif, la construction du quai saint-Clair sur le Rhône au nord des Terreaux, et surtout la reconstruction de l'hôtel-Dieu, dont la silhouette marque la rive droite du Rhône. Il revisite également la loge du change.

Ce n'est qu'à la fin du siècle que la ville entame une réelle expansion. L'ingénieur Perrache conçoit l'extension de la presqu'île au sud par l'assainissement du confluent. L'architecte Morand imagine quant à lui un pont sur le Rhône et un nouveau quartier en rive gauche en face de l'hôtel de ville. Ces avancées se poursuivront surtout au siècle suivant.


Le siège de Lyon 

À Lyon, la révolution française est marquée par un constant décalage politique entre Paris et Lyon : Lyon est radicale quand Paris se tempère, et vice versa. Ces "malentendus" aboutissent au siège de Lyon par les armées nationales en 1793. Cet épisode est entré plus tard dans la légende lyonnaise comme emblématique de la période...

La première moitié du 19e siècle

1800-1850
Salles 19, 20, 21, 22 de l'ancienne muséographie de 2009.

Au lendemain de la Révolution, la ville est plus à reconstruire dans son économie que dans ses murs. De passage à Lyon en 1800, Bonaparte lance cependant, symboliquement, la reconstruction des façades de la place Bellecour.

La ville reste assujettie aux limites de son tissu urbain ancien. La viabilisation des territoires fragilisés par les fleuves se poursuit : le sud de la presqu'île est remblayé, quais et ponts sont construits. En presqu'île, des rues sont percées et des immeubles aux façades néo-classiques sortent de terre. La relance de la soierie et les avancées mécaniques des métiers à tisser entraînent la colonisation des pentes de la Croix-Rousse par les hauts immeubles canuts aux grandes fenêtres.


Les révoltes des canuts 

Lyon avec sa Fabrique est le théâtre de révoltes sociales des tisserands. Dans un contexte de socialisme utopique les premières avancées sociales voient le jour : tribunal des prudhommes, sociétés de secours mutuel, presse ouvrière.

La deuxième moitié du 19e siècle

1850-1900
Salles 24 à 27 de l'ancienne muséographie de 2009.

En 1852, les communes de Vaise, la Guillotière en rive gauche du Rhône et la Croix-Rousse sont rattachées à Lyon.

Sous Napoléon III, le préfet Vaïsse définit un spectaculaire programme de régénération du centre-ville : opérations de voierie, transports en commun, construction de mairies, du palais du commerce, de banques, de grands magasins, Pour améliorer le cadre de vie des citadins, on construit également des écoles, des églises, des promenades ainsi que le parc de la tête d'Or.

A la fin du siècle, la révolution industrielle développe des quartiers industriels en périphérie. Ils concentrent production et habitat, comme Montplaisir à l'est et Gerland au sud.

Symptôme de la piété mariale de la fin du 19e siècle, la basilique Notre-Dame de Fourvière se détache sur l'horizon lyonnais.


Une deuxième révolution industrielle donne naissance, à partir de la soierie, à l'industrie chimique puis pharmaceutique, et à la construction automobile. C'est aussi le début du fameux cinématographe des frères Lumière.

Le 20e siècle

1900-1999
Salles 28 à 30 de l'ancienne muséographie de 2009.

Le 20e est le siècle de l'urbanisme et des réseaux de communication.

Les maires bâtisseurs, Édouard Herriot puis Louis Pradel, construisent de grands équipements publics comme l'hôpital Grande-Blanche, et lancent la réflexion sur le logement social : quartiers d'Habitation Bon marché des États-Unis et de Villeurbanne dans l'entre-deux-guerres, grands ensembles des années 1960-70. Les périphéries se développent, surtout vers l'est et le sud.

Dans les années 1970, le "tout automobile" s'impose : ponts, tunnels, autoroutes sortent de terre jusque dans le centre de Lyon, devenu le nœud de passage sur l'axe nord sud français.

La ville s'engage dans la réalisation, à partir des années 1960, du centre directionnel régional de la Part-Dieu. En 1977, le 2e monument emblématique de Lyon pointe alors ses 142 m de haut : la tour du Crédit lyonnais, surnommée le « Crayon ». (165 pour le toit / dernier étage)


La résistance…

Restée en zone libre jusqu'en 1942, Lyon est glorifiée comme capitale de la résistance, ce qu’elle est, mais aussi théâtre de la collaboration : Jean Moulin y œuvre, et y est arrêté !