Papier peint panoramique « Chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon »

Papier peint panoramique « Chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon » manufacture Pignet, Saint-Genis-Laval, 1840, N° Inv. 90.7

Ce papier peint à motif ferroviaire est extrêmement rare et son sujet industriel le rend exceptionnel. Il décrit les paysages qui jouxtent la première ligne de chemin de fer à vapeur française, entre Lyon et Saint-Etienne !

Ce papier peint panoramique, imprimé en 1840, se compose à l’origine de 32 lés différents, dont 5 manquent à l’ensemble du musée. Il décrit les paysages le long de la ligne de chemin de fer entre Lyon et Saint-Etienne, la première ligne construite en France entre 1826 et 1832 sous la direction de l’ingénieur Marc Seguin. Elle permet l’acheminement des produits industriels et le transport de voyageurs.

De droite à gauche, on reconnaît les sites industriels (mines et usines) de la Loire. Le départ s’effectue en gare de la Mulatière (lés 2 à 6), au confluent du Rhône et de la Saône. Puis le train rejoint Pierre-Bénite (lé 7), Givors (lés 9 à 10), Rive-de-Giers, avant de traverser le bassin industriel de la Grand-Croix (lés 20 à 22), Izieux et les environs de Saint-Chamond (lés 23-25) et Terrenoire (lé 28). Destination finale : la gare de Saint-Etienne (lés 29 à 32).

Il faut imaginer l’effet produit par ce vaste panorama qui se développe sur une longueur de 17 m. Il permet de s’évader pour un voyage au grès des sites représentés et des scènes pittoresques : familles au bord de l’eau, ouvriers au travail, paysans rejoignant leur champ. Cet ensemble met en scène la révolution industrielle en marche. Il fait référence à l’invention de la locomotive à vapeur, qui vers 1840, permet aux voyageurs de joindre les deux villes non plus en 6 h, mais en 2h35 !

Cet ensemble est imprimé par la manufacture Pignet, à Saint-Genis-Laval. Dans cette ville, un exemplaire de la même série est encore conservé en place, dans le pavillon Pignet, demeure de la famille. Les dessins, non signés, sont créés par des artistes peintres, puis gravés sur des planches en bois de poirier, plus petites que les lés. À chaque couleur correspond un passage. Ce papier peint, réalisé en camaïeu bistre de cinq couleurs, décore sans doute les salons d’industriels admiratifs du progrès technique et de ses inventions.

Ce papier peint témoigne de l’importance de l’invention de la locomotive à vapeur pour la ville. Au milieu du 19e siècle, Lyon est au cœur de ce premier réseau de transports qui fait circuler hommes, marchandises et idées, et qui fait basculer la ville dans l’ère industrielle ! 

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