Bas-relief représentant un griffon et un aigle

Bas-relief représentant un griffon et un aigle, 11^e siècle, calcaire, N° Inv. 95.11.1

Cette sculpture figurant un griffon, monstre mythologique, provient de l’abbaye de l’Île Barbe, l’une des plus puissantes de la région lyonnaise au Moyen Âge. 

Ce bas-relief a été retrouvé en 1990 par le Service archéologique de la Ville de Lyon, rue Roquette à Vaise, dans une maison où il a été remployé comme matériau de construction.

D’époque romane, il est cependant originaire de l'abbaye de l'Île Barbe. Située sur la Saône, au nord de Lyon, cette abbaye remonte au 5^e siècle. Tout comme les abbayes d’Ainay et de Savigny, le monastère occupe une place importante dans le diocèse de Lyon tout au long du Moyen Âge. Aux 9^e et 10^e siècles, l’établissement constitue une seigneurie puissante assise sur de nombreuses possessions situées dans la Dombes, le Forez et la Provence.

Parallèlement, de prestigieuses reliques et une statue mariale miraculeuse attire de nombreux pèlerins. La qualité artistique des vestiges de l’abbaye comme ce bas-relief atteste de sa richesse et de sa puissance.

L’abbaye de l’Île Barbe est pourtant restée longtemps méconnue : sécularisée puis incendiée lors des guerres de Religion au 16^e siècle, elle est ensuite louée puis vendue par petits lots à partir de 1793. Avec la Révolution, les bâtiments sont vendus et les matériaux réutilisés dans la construction de maison alentours.

Ce fragment présente la particularité d’être sculpté sur deux côtés contigus. Il devait donc orner un angle ou le décrochement d'un mur. Bien qu'en partie cassée, la deuxième face laisse apparaître un aigle auréolé, sans doute un symbole de Saint Jean l'Évangéliste. De récentes recherches ont révélé des vestiges conservés dans les élévations ou le sous-sol, jusque-là insoupçonnés, et permis de restituer le plan d’origine de l’abbaye.